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20 Dec

Politique européenne au service du Kremlin

Publié par François Furieux

À la suite des récentes élections en Bulgarie et en Moldavie sont arrivés au pouvoir les politiques pro-russes. L'année prochaine peut porter vers d'autres victoires sur la scène politique européenne pourla Russie: la répartition du pouvoir peut changer en faveur de Poutine dans plusieurs pays, en particulier dans ceux clés - en France et en Allemagne.

Ainsi, à l'issue du second tour des primaires présidentielles du parti français Les Républicains a persuasivement gagné François Fillon, l'un des « amis de Russie » européens. Compte tenu l’accroissement de l'électorat français de Marine Le Pen, le chef du Front national, qui est connu pour son amour envers la Russie, il n'est pas exclu quen finale de la course présidentielle se rencontreront tous les deux candidates pro-russes. En France en général, tous les discours sur la nécessité de l'amitié avec la Russie font partie du courant dominant politique.

En Allemagne, Angela Merkel combattra pour la réélection au poste de chancelier sur fond de la perte des positions de son parti dans plusieurs parlements régionaux. S se déclaraient plus d'une fois en faveur du rétablissement des relations étroites avec Moscou et de la levée des sanctions de Alternative pour l'Allemagne et du parti Parti social-démocratees opposants du la Russie.

Poutine a une chance d'accroître son influence au Royaume-Uni, en dépit de ce qu’au pouvoir dans le pays sont récemment arrivés les conservateurs - principalement grâce à l'appui des politiques et des partis, tenant pour la désaffiliation du pays de l'UE (Brexit), au premier chef du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni.

 

La Russie, en dépit des sanctions imposées et l’aggravation de la situation financière et socio-économique du pays, continue de financer de différents mouvements et partis politiques d'extrême droite et d'extrême gauche. Le Front national français, le mouvement allemand PEGIDA, le parti hongrois Jobbik, le Parti de la liberté d'Autriche, l'organisation belge Vlaams Belang (« Intérêt flamand »),, Attaque parti bulgare la Ligue du Nord italienne, le Parti paysan polonais ne constituent pas une liste limitative de ces organisations.

 

Outre ces partis, le Kremlin continue d'utiliser vivement ses lobbyistes au sein de l'UE et aux États-Unis parmi d’anciens fonctionnaires publics et ceux actuels, les hommes d'Etat (Nikolas Sarkozy, Marine Le Pen, Gerhard Schroeder, Silvio Berlusconi, et d’autres), par l'intermédiaire desquels la propagande russe est distribuée, et les messages avantageux pour la Fédération de Russie sont portés.

Malgré que Moscou à toute force nie son ingérence secrète dans la politique européenne, pourtant les politiques et les diplomates européens constatent quelques exemples qui les préoccupent. En particulier, un fait bien connu - en 2014, le Front National français a officiellement reçu le crédit de 9 millions d'euros de la banque russe « First Czech Russian Bank » qui est totalement associée avec le Kremlin. Ces fonds devaient être dépenceés pour la campagne présidentielle et les législatives en France. Dans un an, le Parlement européen a levé de l'immunité Bela Kovacs, représentant le parti hongroise d'extrême droite Jobbik qui a été soupçonné d'espionnage contre les institutions de l'UE au profit de la Russie. Les diplomates européens perçoivent aussi l'ingérence russe aux résultats du référendum aux Pays-Bas par suite duquel l'accord sur la coopération commerciale entre l'UE et l'Ukraine a été rejeté.

Le Kremlin a mis la main au Brexit. Cela a été bien illustré de la façon avec laquelle le canal de propagande du Kremlin Russia Today fonctionnant au Royaume-Uni, a vastement et positivement couvert l’élection du chef du Parti travailliste, le politique gauchiste Jeremy Corbyn.

Au cours des dernières années, le Kremlin a créé en Europe un lobby politique et informatique bien puissant. Maintenant, il utilise une crise des réfugiés pour diviser les Européens et les faire se quereller.

Le principal objectif de Poutine est de déstabiliser l'OTAN et de saper le consensus au sein de l'UE. Jouer avec le mécontentement de certains pays de l'UE par rapport aux autres, financer les partis et mouvements politiques opposés à une Europe unie et à l'OTAN. L'objectif maximum des autorités russes est de diviser l'Union européenne, après quoi elles peuvent établir des relations individuelles avec les États détachés, sans dépendance des obligations au sein de l'UE.

Ainsi, il n’est pas encore trop tard pour les politiques européens de prendre des mesures pour résister aux tentatives de la Russie pour diviser l'Europe. Il faut comprendre que l’opération de la Russie d'extension de son influence en Europe vise à saper et discréditer la démocratie occidentale au sens large du terme. C’est pourquoi, une réponse est requise à ce défi, qui doit être exceptionnellement dans le cadre des valeurs et des procédures démocratiques.